Martelages

Sébastien Auger

Il ne s’agit jamais de s’effacer pour contempler, mais d’être une singularité bien ancrée dans le collectif, dans ce partage des forces et des intérêts, alors que le poète se fait arbre marqué parmi tous les arbres d’une forêt criante et que chacun de ses vers s’offre indépendant en soulignant sa majuscule, moi mais peuple, moi à même votre écorce. Ainsi, c’est dans le vaste territoire en promenades que les martelages ponctuent un avenir déjà criblé d’abattis et de contrecoups, mais chargé d’inestimables champs où les blés se soulèvent sans attendre l’aurore.

Les petits scribes de l’aurore
Tardent dans la nuit
Fissurent le doute véridique

Je ne suis plus chez moi
De terre actuelle
Mais j’havre en nous